M&A
Le blanc assourdissant, le blanc cotonneux, la douceur qu’on regarde une dernière fois avant de changer de monde.
Le rouge déflagration, le pincement du blanc cotonneux devenant un blanc piège pour lequel il faut demander de l’aide.
L’aide n’est pas pour tout de suite, d’abord rassembler les pensées et lire dans tes yeux l’inquiétude.
Parler, parler encore et encore, donner des consignes, essayer de contrôler l’incontrôlable.
Aller tout lâcher et se sentir vide et effrayée.
Continuer à tout contrôler, refermer les limites, tout lâcher encore et se laver de tout ça.
Se sentir vide et effrayée et lire dans tes yeux l’impuissance.
Écouter l’appel et sourire un peu du côté militaire des indications.
Accueillir à nouveau ces inconnus dans mon univers et regarder le sol se couvrir du blanc dégoulinant.
Entendre les questions, répondre aux questions et lire dans tes yeux l’inconfort.
Entamer un tour de chaise, penser au dégoulinant qui sèchera et m’inquiéter pour ta route, pourvu qu’au drame ne s’ajoute pas le drame.
Écouter les instructions et sentir le sarcasme monter et ne pas le sortir pour protéger les autres.
Arriver dans ce petit espace et me demander comment je serai traitée par cette femme fatiguée de ce travail incessant.
Demander de pouvoir tisser du lien avec l’extérieur et être rassurée du surdrame qui n’a pas eu lieu.
Arriver dans un nouvel espace, plus glauque que le précédent. Lire la fatigue aussi sur le visage de cette autre femme et rapidement sentir le sarcasme monter à nouveau.
Il y avait, il n’y avait plus. Ou bien il n’y avait pas. Y avait-il eu ?
Dans la tête il y avait et le tourbillon tremblait, frémissait.
Être libérée et retrouver le chemin et lire dans tes yeux la tristesse mêlée à une forme de soulagement.
Sortir pour retrouver le blanc assourdissant, le blanc cotonneux, la douceur au milieu d’une détresse qui montait.
Retrouver le rouge déflagration, le blanc dégoulinant, et retrouver le tourbillon.
Lire dans tes yeux l’inquiétude, l’impuissance et la tristesse, parfois entremêlés.
Seule, j’aurais sans doute pu réussir mais seule ç’aurait été pire.